Quand l’archéologie donne raison à Aimé Césaire.
Je commencerai cet article en citant un extrait de l’ouvrage d’Aimé Césaire, paru en 1955, le discours sur le colonialisme :
« Ce qu’il ne pardonne pas à Hitler (le bourgeois cultivé) ce n’est pas le crime en soi contre l’homme, ce n’est pas l’humiliation de l’homme en soit, c’est le crime contre l’homme blanc, c’est d’avoir appliqués à l’Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu’ici que …..les nègres d’Afrique (page 12) ».
C’est la lecture d’un article paru dans le quotidien « Le Monde daté du 13 novembre 2010 qui m’a renvoyé en écho, l’essai virulent et réaliste d’Aimé Césaire conter le colonialisme européen, géniteur du Nazisme au 20ème siècle. Cet article intitulé « Le cimetière, miroir de l’esclavage » est consacré à l’étude de sépultures d’esclaves découvertes sur la commune du Moule (Guadeloupe) en 1995. Ces recherches menées par une équipe du Centre National de Recherches Scientifiques, sur les ossements et dentitions débouchent sur des conclusions relatives aux conditions de vie des esclaves dans le quasi-univers concentrationnaire des plantions antillaises du 18ème et 19ème siècle, apogée du système esclavagiste atlantiste. Je cite : « les squelettes portent des marqueurs d’activité très développé, y compris les enfants. » les corps présentent des « arthroses vertébraux qui n’apparaissent normalement qu’à cinquante ans ». Cette équipe de chercheurs a également constaté de graves problèmes dentaires chez des adultes jeunes ou des enfants. La cause en était la malnutrition, entretenue sciemment par les planteurs, qui obligeait les esclaves à compenser leur carence alimentaire en mangeant de la canne à sucre, nocive pour leur dentition. Cette population souffrait également de la tuberculose. Ainsi, le professeur de paléopathologie Olivier Dutour estime que 100% de la population était atteinte de la tuberculose.
Sous-alimentation, traumatisme osseux, tuberculose due à la promiscuité et au manque d’hygiène, violence physique et symbolique non évoquées dans l’article du monde mais néanmoins réelles, il suffit de se transporter en pleine Deuxième guerre Mondiale et nous avons les caractéristiques d’un camp de travail du IIIème Reich où des esclaves européens étaient asservis à la machine de guerre Hitlérienne jusqu’à la mort.
Dans les plantations l’espérance de vie d’une esclave africain au 18ème siècle était courte à cause de ses conditions de vie, soit 15 ans, selon l’historien Marcel Dorigny, contre 30 ans pour un homme vivant en Europe à la même époque.
En guise de conclusion, ces fouilles et analyses archéologiques menée en 2010 donnent une confirmation éclatante au Discours sur le Colonialisme d’Aimé Césaire et apportent un démenti scientifique cinglant à tous les contempteurs des « effets positifs de la colonisation » et autres plaisanteries de mauvais d’un fabricant de parfum vieillissant sur l’absence de courage des Noirs au travail.