Tes tonalités cristallines semblent venir d’un autre monde,
Kalimba, dont seuls les chants soignent les âmes moribondes,
Tu es entrée dans ma vie musicale en mille neuf cent soixante dix sept
Mais à cette époque, hors des laboratoires militaires, pas d’internet,
Aussi, des années durant, j’étais en quête de tes mystérieuses formes
Dans le métro, un soir, dévoilant ton nom, un africain joua sur tes lames filiformes.
Mbira, sanza, ikembe, maintenant je connais le nom de tes sœurs
Malgré le passage du Milieu, tu restes dans les cœurs,
car tu as triomphé de l’asservissement et de l’oubli,
Du Congo, de toutes les Amériques, résonnent tes mélodies
Tu es faite, en ébène ou en carapace de tortue, en bois de calebasse
Différents et nobles sont tes matériaux, jamais ton timbre ne lasse
Mes doigts maladroits parcourent tes touches métalliques,
J’espère que la cacophonie ne met pas les ancêtres en panique
Peu importe les prétentions, l’absence de talent en ces lointains lieux
Aux nouveaux nés, je veux faire entendre la mélopée de nos dieux
(Ce texte est dédié à la mémoire de Maurice White. Dans la nuit du 4 au 5 février 2016, le Créateur l'a accueilli dans sa lumière).